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http://northwardho.blogspot.tw/2015/11/the-climate-under-projectors.html
THE AGE OF STUPID
L’ÂGE DE LA STUPIDITÉ
92’ ; 2009 ; Franny Armstrong ; Spanner Films; TM0321 Docu-fiction pessimiste sur l’urgence
d’agir contre le réchauffe
-
ment climatique en insistant sur la
notion
d
e responsabilité avec
Pete
Postlethwaite
.
En 2055, c’en est fini de la civilisation.
Au nord de la Norvège, au milieu des
eaux, siège une tour, celle des archives
mondiales. Celles-ci abritent les œuvres
d’art des musées nationaux, des cadavres d’animaux
baignant dans du formol, des films et des
livres numérisés. Un homme veille seul sur ces
vestiges. Pour éviter cette situation, il aurait fallu
agir en 2015. L’archiviste consulte les documents
numérisés et s’interroge: Pourquoi n’a-t-on pas
agi quand il était encore temps ? Le film mêle
aux images d’archives, des intermèdes de fiction
mettant en scène l’archiviste en pleine réflexion et
des courtes séquences d’animations. Il pointe une
responsabilité humaine autant collective qu’individuelle
et invite à l’action: protester, militer, agir.
Le point de vue est globalement assez pessimiste
et conclut même sur l’idée que « peut-être nous
n’étions pas dignes d’être sauvés ».
LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
DANS LE RÉPERTOIRE FRANCOPHONE
aux menaces environnementales pesant sur
l’humanité. Se rebaptisant « Captain Samouraï
Flower », il se définit comme « utopiste,
idéaliste et humanitaire », tenant un discours
où il se veut acteur et même meneur pour le
changement. Mais, les paroles sont creuses
et les propos inintéressants. Que retirer, par
exemple, de ceci: « Hey Mr Sunshine / Tes
flèches pyromanes nous incendient / Arrête
ton chaud man! / Ou on sera tous vite refroidis
». Quant à la musique, elle est des plus
formatées, banalement pop, rock FM et sans
surprises. Paradoxalement, l’effort a été porté
sur la conception graphique et l’image.
Sur la pochette luxueuse, défilent tous les
clichés des thématiques environnementales
: éoliennes, ours polaires, éléphants,
indiens d’Amazonie,…. Tout y est « étudié »
afin de marquer l’auditeur, comme on le fait
pour une propagande politique.
Enfin, il y a les chanteurs poètes qui n’hé-
sitent pas à utiliser un langage recherché et à
jouer avec les sonorités. Pas toujours facile de
faire passer un message engagé, quand on
possède une telle plume. Si la cause de l’environnement
est une source d’inspiration, le
message passe parfois au second plan, derrière
la forme. Prenons, par exemple, un extrait
de la chanson « Exterminator » (1992) de
François Béranger: « Dans la steppe au phosphore
/ Dans les champs de lythium / Dans
les fleuves au mercure / Sous un soleil de
plomb / Sur un nuage de souffre / Gorgé de
plutonium / Dans le vent désertique / Chauffé
par les torchères / Des derricks en furie / Du
haut d’un mirador / J’aperçois les barbares /
Envahir l’horizon ». Les images sont fortes, les
associations relativement complexes. Mais,
beaucoup de gens ne rentrent pas dans ce
type de textes moins directs. Ces chanteurs
s’adressent d’abord aux intellectuels et aux
amoureux de la langue, et il en faut.
Bref, on a beau souligner, critiquer les différentes
démarches des chanteurs, ce qui
compte c’est de dénicher les chansons réussies,
généreuses dans leur message, qu’elles
aient une visée commerciale ou non.
NEUF chansons À la loupe
Sécheresse (1992) – Dick Annegarn associe
le changement climatique à la sécheresse, à
l’image d’un monde où l’on étouffe. La sé-
cheresse est une image récurrente dans les
chansons, le terme faisant directement écho
au terme de réchauffement global. L’image
de la sécheresse ne peut résumer à elle
seule les conséquences du réchauffement
climatique qui restent difficiles à prévoir localement.
Parler de sécheresse est cohérent
avec ce qui peut arriver dans une partie du
monde. Mais, c’est oublier vite qu’une autre
partie de la planète sera envahie par les
eaux et que globalement nous serons tous
exposés à des événements climatiques extrêmes
de type ouragans et inondations.
Babylone (1997) – Tryo livre ici une chanson
généraliste sur les comportements néfastes
de l’humanité. Elle exprime de manière
poétique la désolation et la fuite devant les
problèmes liés au dérèglement climatique:
« Le ciel se voile / Les glaciers transpirent ».
Le groupe évoque aussi la qualité de l’air:
« Plein de gasoil dans nos poumons / Quand
on respire / Dans Babylone / […] / Alors tout
le monde se came / Pour pouvoir s’évanouir
». Cette question, sans être complète-
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ment à côté de la plaque, n’est pas directement liée au change
-
ment climatique. Il s’agit ici plutôt d’une perception de mal-être
dans un monde globalement pollué. Enfin, plus loin, le groupe
n’hésite pas à critiquer le modèle de consommation: « Mourir au
volant d’une Safrane et de quelques loisirs ». S’interroger sur le
modèle économique est légitime quand on parle de changement
climatique, étant donné que ce modèle repose sur la surexploi
-
tation des ressources naturelles et surtout sur l’utilisation quasi
exclusive des énergies fossiles (pétrole et charbon) à l’origine des
émissions de CO2 responsables du changement climatique.
Bidon de gas-oil (1997) – Louis Chédid a toujours été un artiste
concerné qui se montre plus documenté que la moyenne. Ici, il
évoque « Cet effet de serre / Qui bon an mal an / Réchauffe un
peu plus l’atmosphère » avant de dresser un sombre tableau des
ravages du pétrole jusque dans les usages quotidiens qu’on en
fait: « Bidon de gas-oil, bidon de gas-oil / Diesel ou sans plomb
/ Indice d’octane / Dans les pharmacies / Ampoules, gélules /
Homéopathie / Pour bronchites et rhumes / Bidon de gas-oil,
bidon de gas-oil ».
Si madame nature a les nerfs (2004) – Louis Chédid se penche
à nouveau sur le problème en faisant cette fois-ci référence aux
cyclones qui risquent fort de se multiplier à l’avenir et aux « inon
-
dations historiques » annoncées. Ce grand dérèglement clima
-
tique serait dû, selon lui, à la colère de « madame natur
e » qui
se rebelle et se venge sur l’humanité depuis trop longtemps irrespectueuse
envers elle. Il met en avant quelques exemples de
causes qui la mettent « en pétar
d
» : « Faut dire que tous ces cargos
qui dégazent / Ces forêts qu’on ratiboise / Elle doit trouver
ça naze / […] / Détergents Hydrocarbure, déchets nucléaires… /
C’est sûr, ça peut déplaire ».
Plus rien (2004) – Le chanteur des Cow-boys fringants se met
dans la peau du dernier des Hommes. La chanson raconte
qu’en quelques décennies, l’humanité est arrivée à sa fin car
les Hommes n’ont fait que penser au profit. Il est question d’un
grand cataclysme
:: « C’est des années plus tard qu’ils ont vu le
non-sens / Dans la panique ont déclaré l’état d'urgence / Quand
tous les océans ont englouti les îles / Et que les inondations ont
frappé les grandes villes / Et par la suite pendant toute une dé
-
cennie / Ce fut les ouragans et puis les incendies / Les trem
-
blements de terre et la grande sécheresse ». Plusieurs chansons,
tout comme de nombreux films de fiction, évoquent un chan
-
gement brutal et rapide de ce type, s’éloi
-
gnant sans doute de la réalité scientifique
qui prévoit plutôt un changement global
moins spectaculaire mais avec une proba
-
bilité accrue d’apparition des événements
climatiques extrêmes.
CO2 (2006) – Marcel et son orchestre n’hé
-
site pas à poser, avec un certain humour, les
questions qui dérangent les pouvoirs poli
-
tiques et industriels : « Qui a mis le feu chez
les pingouins
? », « Qui a fait déborder les
océans
? »… Le groupe critique le manque
de volonté politique : « Si on veut déposer
un projet de loi / Soyons prudents, c’est
un sujet brûlant / Faut pas non plus faire
peur aux investisseurs / Le réchauffement
doit pas empêcher la croissance ». Ou met
en exergue la réponse type d’un industriel
d’aujourd'hui : « Me montrez pas du doigt
[…] / J’me plie déjà aux réglementations
/ Beaucoup de pays sont moins tatillons /
Réduire les gaz à effet de serre / Je vous
jure d’y réfléchir / Mais mon résultat ne
doit pas en pâtir ». La chanson a le mérite
de poser clairement la question de la res
-
ponsabilité.
Par ailleurs,
Marcel et son
orchestre ont
recours à un
symbole plus
ou moins bien
senti : « Qui a
scalpé le Ki
-
limanjaro
? ».
L’ e x e m p l e
du Kiliman
-
jaro est un
choix tentant
mais discu
-
table au vu de la littérature scientifique
pour illustrer les conséquences de l’action
de l’Homme sur le climat. D’autres mon
-
tagnes ou glaciers auraient pu
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