Wednesday, October 14, 2015

Philippe SIUBERSKI: Remember the cli-fi movie ''SNOWPIERCER''? Here's a new French graphic cli-fi novel that continues the story: TERMINUS

Evénement BD, le "Transperceneige" rejoint son "Terminus"

 
 
by Philippe SIUBERSKI
AFP
© 2015 AFP




Une lectrice découvre "Terminus", dernier tome de la série du "Transperceneige", à Bruxelles le 25 septembre 2015

- "Transperceneige - Terminus", Jean-Marc Rochette/Olivier Bocquet.

235 pages.

Sortie chez Casterman.

25 euros.


Plus de 30 ans après la sortie du premier volume, la bande dessinée de science-fiction mythique "Le Transperceneige" atteint son "Terminus" dans un quatrième épisode toujours aussi sombre et passionnant, traité comme un pamphlet anti-nucléaire par le dessinateur Jean-Marc Rochette et le scénariste Olivier Bocquet.

Pré-publié par le magazine "A Suivre!" en 1982, le Transperceneige est immédiatement devenu un classique de la BD d'anticipation, préfigurant l'émergence de la fiction climatique, ou "cli-fi".
Dans ce roman graphique en clair-obscur, les passagers d'un train, le Transperceneige --toute l'humanité survivante, en fait-- mènent pendant des décennies un voyage sans but à travers les étendues gelées d'une terre ravagée par un cataclysme climatique.
La lutte pour la survie y est impitoyable entre les prolétaires, parqués à l'arrière de ce train qui ne s'arrête jamais, et les classes dirigeantes, choyées dans les voitures de tête.
En 2013, le réalisateur sud-coréen Bong Joon-Ho s'en est inspiré pour son film remarqué "Snowpiercer", ce qui a relancé l'intérêt pour la série BD.
"Terminus", quatrième tome qui sort chez Casterman, constitue la suite des trois premiers épisodes mais aussi du long-métrage.
On retrouve les derniers passagers, à bout de force, là où ils avaient été laissés: une base émergeant de la glace où ils avaient été attirés par une étrange musique. Las, il s'agissait d'un enregistrement tournant en boucle et les occupants du lieu étaient réduits à l'état de cadavres.
"Depuis toujours, j'avais l'idée de les faire descendre dans la base. Avec le succès du film, je m'y suis mis", a expliqué à l'AFP le dessinateur français Jean-Marc Rochette, qui a consacré neuf mois de sa vie à ce nouvel opus.
Récit d'aventure, le Transperceneige est également lié à l'actualité. Alors que les premiers tomes étaient marqués par les tensions de la Guerre froide, la catastrophe nucléaire de Fukushima (Japon) et la crise des migrants ont convaincu Jean-Marc Rochette de l'urgence de replonger ses plumes dans l'encre de Chine.
"Le nucléaire, c'est le truc qui me tient à coeur depuis toujours. Fukushima a rallumé quelques choses qui était présent en moi depuis ma jeunesse", témoigne-t-il.
Car si les passagers du Transperceneige, en plongeant dans les entrailles de la mystérieuse cité souterraine, apprennent qu'ils ne sont pas seuls sur terre, la société qu'ils découvrent relève du cauchemar.

- "Une énergie qui vous dévore" -

Ses habitants, qui portent d'étranges masques de souris, occupent un ancien parc d'attractions dont les tickets d'entrée finançaient un centre de recherche destiné à préparer la conquête de Mars. Sorte de jardin d'Eden où poussent des fruits gigantesques, "Future Land" fonctionne grâce à l'énergie nucléaire d'une centrale la surplombant et qui, on l'apprendra, laisse échapper de l'eau contaminée.
Enfants nés difformes à cause des radiations, eugénisme, manipulations des corps et des esprits... Dessins et scénario frappent fort. "C'est un pamphlet", reconnaît Jean-Marc Rochette, qui s'est inspiré pour ses dessins, parfois glaçants, de véritables photos "d'enfants de Tchernobyl", en Ukraine, site du plus grave accident nucléaire de l'histoire (1986).
"C'est comme pour les images insoutenables de l'enfant syrien mort noyé. Il faut parfois que cela passe par le regard de l'artiste pour que le message atteigne les gens", souligne le scénariste Olivier Bocquet.
Pour les habitants de la cité souterraine, anciens ou débarqués du Transperceneige, se pose alors inévitablement la question du choix: rester ou remonter dans le train et affronter à nouveau le monde extérieur.
"Dans le parc, vous avez tout. La vie est bien plus facile que dans le train. Vous avez toutes les raisons de rester. Mais ce qui vous tient en vie, c'est aussi ce qui vous tue. Vous dépendez d'une énergie qui vous dévore et dévore vos enfants", lance le héros du livre à ce qu'il reste de l'humanité.



- "Transperceneige - Terminus", Jean-Marc Rochette/Olivier Bocquet.

235 pages.

Sortie chez Casterman.

25 euros.

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