Friday, September 8, 2017

''Cli-Fi : Une expression tres utile'' (2017: Un essai par Dan Bloom a Taiwan, translated into French by ''My SF Sensei'')




''Cli-Fi''




par Dan Bloom a Taiwan [translated into French by My SF Sensei]

Biographie

Né aux Etats-Unis dans le Massachusetts, Dan Bloom a fait des études de littérature
européenne post-moderne à la Tufts University de Boston (1967-1971), puis de communication à
l’Université de l’Oregon (1981-1983) . Il a ensuite travaillé comme journaliste en Alaska pendant douze
ans, au cours des années 1970-1980, avant de devenir éditeur et reporter pour des maisons
d’édition et des journaux de langue anglaise au Japon et à Taiwan où il vit désormais.

Dan Bloom est aussi connu comme un militant de la lutte contre le réchauffement
climatique. On lui doit la création de l’expression « Cli-Fi » et un blog « The Cli-Fi Report
form Taiwan », qui se veut un outil de recherche pour les journalistes et les universitaires
intéressés par les fictions sur le changement climatique.




EXCERPT FROM TEXT: (This essay is slated to appear in an international science fiction magazine in 2018. Here is just a part of the essay, with the complete text set to be reprinted here in French in early 2018, when the magazine is published in France.


Dan Bloom writes:


''Avant de commencer cette brève présentation de ce à quoi correspond l’expression
Cli-Fi (prononcer ''Klye-Fye'') et des tensions imprévues qu’elle a pu susciter, je tiens à préciser
que je ne l’ai pas inventée pour créer un genre ou un sous-genre, qui entre en compétition
avec d’autres genres littéraires, ou bien qui enferme les fictions traitant du réchauffement
climatique dans une catégorie étanche de la science-fiction. Pour moi, il s’agissait avant tout
de proposer un outil, une expression pour les médias, les journaux, les sites Web, afin de
signaler aux lecteurs et aux critiques que le thème du climat dans les romans contemporains
méritait une attention particulière.


''J’ai donc cherché à formuler une expression simple qui puisse servir pour les comptes-
rendus d’ouvrages, les départements de communication des éditeurs, ou les publicitaires. Je
voulais trouver un mot-clé court pour attirer l’attention et permettre d’aider à parler de la
littérature sur l’Anthropocène.


''Je n’ai donc pas façonné le terme 'Cli-Fi' pour les auteurs. Ils n’ont pas besoin de boîtes
ou d’étiquettes pour classer leur travail. Même les auteurs de science-fiction, n’ont pas besoin
de la catégorie « science-fiction ». Les catégories sont juste des éléments de marketing, qui
peuvent servir à faire connaître et à vendre des livres. Les romanciers, qu’ils soient de
science-fiction ou d’autres genres, racontent des histoires. Ils le font depuis plus d’un siècle et
ils le feront sans doute encore dans plusieurs siècles, sans avoir besoin en écrivant de se
soucier d’où ils sont classés. En revanche, pour ceux qui veulent imaginer ce que seront les
répercussions à court, moyen et long terme du changement climatique, Cli-Fi peut s’avérer
utile en terme de visibilité.


''Maintenant, voilà le contexte de sa création. L’expression 'Cli-Fi' me vint en 2008,
alors que je cherchais un moyen d’accroître l’attention du public à propos des romans et des
films qui abordaient ou prenaient pour élément de décor ou d’intrigue le change climatique.

J’ai pensé au départ à d’autres termes : comme « Clima-Fic », « Clim-Fic » ou « Cli-Fic »
pour remplacer les expressions « Climate Fiction » ou « Climate Change Fiction » qui étaient
alors utilisées.

........

''Ce sont finalement les sonorités et le rythme qui m’ont amené à « Cli-Fi ». C’est
proche de l’expression américaine « Sci-Fi » pour « Science-Fiction ». En même temps, il y
avait une assonance en « i ». C’était clair, c’était court, à la fois à l’oral et à l’écrit, et on
percevait facilement ce que cela signifiait. Il est probable d’ailleurs que le terme continue
d’être utilisé à l’avenir car il fonctionne bien. De surcroît, je n’ai pas déposé de brevet ni de
copyright, donc personne ne le contrôle ni ne reçoit de royalties quand il est employé. Les
auteurs, les éditeurs et les lecteurs peuvent l’utiliser comme ils veulent et en y mettant les
nuances qu’ils veulent. C’est donc une expression « user-frindly ».




''Cette diffusion m’a permis de voir comment les auteurs ressentaient l’expression Cli-
Fi. J’ai ainsi demandé à des auteurs renommés de science-fiction comme David Brin et Kim
Stanley Robinson (qui vient aussi de publier en 2017 un roman intitulé : ''New York 2140'') ce
qu’ils en pensaient. Ils m’ont tous deux répondus qu’ils aimaient bien le terme, mais à
condition qu’il soit utilisé pour désigner un sous-genre de science-fiction, et non comme un
genre en soi. De son côté Margaret Atwood a déclaré qu’elle l’adorait.






**** A ''Cli-Fi Listicle'':
Quelques livres en français (ou en anglais) pouvant relever des Cli-Fi



Bacigalupi (Paolo), The Water Knife, éditions Au diable vauvert, 2016.
Ballard (J.G.), Le Monde englouti, éditions Denoël, 2007.
Sécheresse, éditions Denoël, 2007.
Salut l’Amérique, éditions Denoël, 1981.
Barnes (John), La Mère des tempêtes, éditions Robert Laffont, 1998.
Boyle (T.C), Un ami de la terre, Grasset, 2001.
Buckell (Tobias), Arctic Rising (en anglais), St. Martins Press, 2012.
Itaranta (Emmi), Memory of Water (traduit du finnois en anglais), HarperCollins, 2015.
Kingsolver (Barbara), Dans la lumière, éditions Payot & Rivages, 2013.
Laughter (Jim), Polar City Red, Deadly Niche Press, 2012.
Ligny (Jean-Marc), Aqua™, éditions de l’Atalante, 2006.
Exodes, éditions de l’Atalante, 2012.
Semences, éditions de l’Atalante, 2015.
Little Reilly (Meg), We Are Unprepared(en anglais), Mira Books, 2016.
MacDonald (Hamish), Finitude (en anglais), Hamish MacDonald (Ed), 2008.
Quero (Yann), Le Procès de l’Homme Blanc, éditions Arkuiris, 2005.
L’Avenir ne sera plus ce qu’il était, éditions Arkuiris, 2010.
Le Réchauffement climatique et après… (anthologie collective), éditions Arkuiris, 2014.
Robinson (Kim Stanley), Les Quarante Signes de la pluie, Les Presses de la Cité, 2006.
Cinquante degrés au-dessous de zéro, Les Presses de la Cité, 2007.
Soixante jours et après, Les Presses de la Cité, 2008.
New York 2140 (en anglais), Orbit, 2017.
Rubin (Edward), The Heatstroke Line (en anglais), Sunbury Press Inc., 2015.
Silverberg (Robert), Ciel brûlant de minuit, édition Robert Laffont, 1995.
Spinrad (Norman), Bleu comme une orange, Flammarion, 2004.
Sterling (Bruce), Gros temps, éditions Denoël, 1997.
Schätzing (Frank), The Swarm: A Novel of the Deep (traduit de l’allemand en anglais),
Hodder Paperbacks, 2007.
Trojanow (Ilija), The Lamentations of Zeno (traduit de l’allemand en anglais), Verso, 2016.
Trudel (Jean-Louis), Les Marées à venir, Vermillon, coll. Parole vivante, n°81, 2009.
Tuomainen (Antti), La Dernière pluie, Pocket, 2015.
Vandermeer (Jeff), Annihilation, éditions Au diable vauvert, 2016.

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http://cli-fi.net

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