Friday, November 20, 2015

Les changements climatiques tiennent à la fois du global et du local, de l’individuel et du collectif

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http://northwardho.blogspot.tw/2015/11/the-climate-under-projectors.html

THE AGE OF STUPID L’ÂGE DE LA STUPIDITÉ 92’ ; 2009 ; Franny Armstrong ; Spanner Films; TM0321 Docu-fiction pessimiste sur l’urgence d’agir contre le réchauffe - ment climatique en insistant sur la notion d e responsabilité avec Pete Postlethwaite . En 2055, c’en est fini de la civilisation. Au nord de la Norvège, au milieu des eaux, siège une tour, celle des archives mondiales. Celles-ci abritent les œuvres d’art des musées nationaux, des cadavres d’animaux baignant dans du formol, des films et des livres numérisés. Un homme veille seul sur ces vestiges. Pour éviter cette situation, il aurait fallu agir en 2015. L’archiviste consulte les documents numérisés et s’interroge: Pourquoi n’a-t-on pas agi quand il était encore temps ? Le film mêle aux images d’archives, des intermèdes de fiction mettant en scène l’archiviste en pleine réflexion et des courtes séquences d’animations. Il pointe une responsabilité humaine autant collective qu’individuelle et invite à l’action: protester, militer, agir. Le point de vue est globalement assez pessimiste et conclut même sur l’idée que « peut-être nous n’étions pas dignes d’être sauvés ».

LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DANS LE RÉPERTOIRE FRANCOPHONE

aux menaces environnementales pesant sur l’humanité. Se rebaptisant « Captain Samouraï Flower », il se définit comme « utopiste, idéaliste et humanitaire », tenant un discours où il se veut acteur et même meneur pour le changement. Mais, les paroles sont creuses et les propos inintéressants. Que retirer, par exemple, de ceci: « Hey Mr Sunshine / Tes flèches pyromanes nous incendient / Arrête ton chaud man! / Ou on sera tous vite refroidis ». Quant à la musique, elle est des plus formatées, banalement pop, rock FM et sans surprises. Paradoxalement, l’effort a été porté sur la conception graphique et l’image. Sur la pochette luxueuse, défilent tous les clichés des thématiques environnementales : éoliennes, ours polaires, éléphants, indiens d’Amazonie,…. Tout y est « étudié » afin de marquer l’auditeur, comme on le fait pour une propagande politique. Enfin, il y a les chanteurs poètes qui n’hé- sitent pas à utiliser un langage recherché et à jouer avec les sonorités. Pas toujours facile de faire passer un message engagé, quand on possède une telle plume. Si la cause de l’environnement est une source d’inspiration, le message passe parfois au second plan, derrière la forme. Prenons, par exemple, un extrait de la chanson « Exterminator » (1992) de François Béranger: « Dans la steppe au phosphore / Dans les champs de lythium / Dans les fleuves au mercure / Sous un soleil de plomb / Sur un nuage de souffre / Gorgé de plutonium / Dans le vent désertique / Chauffé par les torchères / Des derricks en furie / Du haut d’un mirador / J’aperçois les barbares / Envahir l’horizon ». Les images sont fortes, les associations relativement complexes. Mais, beaucoup de gens ne rentrent pas dans ce type de textes moins directs. Ces chanteurs s’adressent d’abord aux intellectuels et aux amoureux de la langue, et il en faut. Bref, on a beau souligner, critiquer les différentes démarches des chanteurs, ce qui compte c’est de dénicher les chansons réussies, généreuses dans leur message, qu’elles aient une visée commerciale ou non. NEUF chansons À la loupe Sécheresse (1992) – Dick Annegarn associe le changement climatique à la sécheresse, à l’image d’un monde où l’on étouffe. La sé- cheresse est une image récurrente dans les chansons, le terme faisant directement écho au terme de réchauffement global. L’image de la sécheresse ne peut résumer à elle seule les conséquences du réchauffement climatique qui restent difficiles à prévoir localement. Parler de sécheresse est cohérent avec ce qui peut arriver dans une partie du monde. Mais, c’est oublier vite qu’une autre partie de la planète sera envahie par les eaux et que globalement nous serons tous exposés à des événements climatiques extrêmes de type ouragans et inondations. Babylone (1997) – Tryo livre ici une chanson généraliste sur les comportements néfastes de l’humanité. Elle exprime de manière poétique la désolation et la fuite devant les problèmes liés au dérèglement climatique: « Le ciel se voile / Les glaciers transpirent ». Le groupe évoque aussi la qualité de l’air: « Plein de gasoil dans nos poumons / Quand on respire / Dans Babylone / […] / Alors tout le monde se came / Pour pouvoir s’évanouir ». Cette question, sans être complète- 83 84 85 ment à côté de la plaque, n’est pas directement liée au change - ment climatique. Il s’agit ici plutôt d’une perception de mal-être dans un monde globalement pollué. Enfin, plus loin, le groupe n’hésite pas à critiquer le modèle de consommation: « Mourir au volant d’une Safrane et de quelques loisirs ». S’interroger sur le modèle économique est légitime quand on parle de changement climatique, étant donné que ce modèle repose sur la surexploi - tation des ressources naturelles et surtout sur l’utilisation quasi exclusive des énergies fossiles (pétrole et charbon) à l’origine des émissions de CO2 responsables du changement climatique. Bidon de gas-oil (1997) – Louis Chédid a toujours été un artiste concerné qui se montre plus documenté que la moyenne. Ici, il évoque « Cet effet de serre / Qui bon an mal an / Réchauffe un peu plus l’atmosphère » avant de dresser un sombre tableau des ravages du pétrole jusque dans les usages quotidiens qu’on en fait: « Bidon de gas-oil, bidon de gas-oil / Diesel ou sans plomb / Indice d’octane / Dans les pharmacies / Ampoules, gélules / Homéopathie / Pour bronchites et rhumes / Bidon de gas-oil, bidon de gas-oil ». Si madame nature a les nerfs (2004) – Louis Chédid se penche à nouveau sur le problème en faisant cette fois-ci référence aux cyclones qui risquent fort de se multiplier à l’avenir et aux « inon - dations historiques » annoncées. Ce grand dérèglement clima - tique serait dû, selon lui, à la colère de « madame natur e » qui se rebelle et se venge sur l’humanité depuis trop longtemps irrespectueuse envers elle. Il met en avant quelques exemples de causes qui la mettent « en pétar d » : « Faut dire que tous ces cargos qui dégazent / Ces forêts qu’on ratiboise / Elle doit trouver ça naze / […] / Détergents Hydrocarbure, déchets nucléaires… / C’est sûr, ça peut déplaire ». Plus rien (2004) – Le chanteur des Cow-boys fringants se met dans la peau du dernier des Hommes. La chanson raconte qu’en quelques décennies, l’humanité est arrivée à sa fin car les Hommes n’ont fait que penser au profit. Il est question d’un grand cataclysme :: « C’est des années plus tard qu’ils ont vu le non-sens / Dans la panique ont déclaré l’état d'urgence / Quand tous les océans ont englouti les îles / Et que les inondations ont frappé les grandes villes / Et par la suite pendant toute une dé - cennie / Ce fut les ouragans et puis les incendies / Les trem - blements de terre et la grande sécheresse ». Plusieurs chansons, tout comme de nombreux films de fiction, évoquent un chan - gement brutal et rapide de ce type, s’éloi - gnant sans doute de la réalité scientifique qui prévoit plutôt un changement global moins spectaculaire mais avec une proba - bilité accrue d’apparition des événements climatiques extrêmes. CO2 (2006) – Marcel et son orchestre n’hé - site pas à poser, avec un certain humour, les questions qui dérangent les pouvoirs poli - tiques et industriels : « Qui a mis le feu chez les pingouins ? », « Qui a fait déborder les océans ? »… Le groupe critique le manque de volonté politique : « Si on veut déposer un projet de loi / Soyons prudents, c’est un sujet brûlant / Faut pas non plus faire peur aux investisseurs / Le réchauffement doit pas empêcher la croissance ». Ou met en exergue la réponse type d’un industriel d’aujourd'hui : « Me montrez pas du doigt […] / J’me plie déjà aux réglementations / Beaucoup de pays sont moins tatillons / Réduire les gaz à effet de serre / Je vous jure d’y réfléchir / Mais mon résultat ne doit pas en pâtir ». La chanson a le mérite de poser clairement la question de la res - ponsabilité. Par ailleurs, Marcel et son orchestre ont recours à un symbole plus ou moins bien senti : « Qui a scalpé le Ki - limanjaro ? ». L’ e x e m p l e du Kiliman - jaro est un choix tentant mais discu - table au vu de la littérature scientifique pour illustrer les conséquences de l’action de l’Homme sur le climat. D’autres mon - tagnes ou glaciers auraient pu

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